C’est un fait, les écrans sont partout ! Qu'ils soient de formidables outils d’apprentissage ou bien
les responsables d’une addiction grandissante, une chose est sûre : il faut préparer les enfants à
en faire bon usage et à en tirer le meilleur.
Selon le CSA (Conseil Supérieur de l’Audiovisuel), on dénombre en moyenne plus de cinq écrans
par foyer. Nous savons que l’usage des tablettes, smartphones, consoles, ordinateurs et
télévision fait l’objet de plusieurs recommandations, notamment pour les enfants de moins de 6
ans.
Pourquoi ? Quel est l’impact des écrans sur le développement de nos enfants ?
Notre cerveau a besoin de tranquillité et d’un bon sommeil pour se construire de manière
optimale. L’excès d’images, de sons et de sollicitations diverses crée des conditions favorables à
la survenue de déficits de concentration, de symptômes d’hyperactivité, de pathologies
addictives, de troubles de l’apprentissage (vocabulaire, grammaire, communication orale...) et
troubles alimentaires.
De nombreux rapports scientifiques sont alarmistes; on nous parle de cyberdépendance, de
développement cognitif altéré...oui mais... tous s’accordent sur les risques liés à l’excès.
Selon Santé Publique France, les enfants entre 3 et 6 ans «exposés aux écrans le matin avant
l’école» par exemple, qui discutent peu avec leurs parents de ce qu’ils regardent, ont «six fois
plus de risque de développer des troubles primaires du langage».
C’est un fait avéré, la lumière bleue de certains écrans diminue fortement la sécrétion de
mélatonine, hormone de régulation du sommeil, de l’appétit, également impliquée dans le
système immunitaire. Trop de temps passé sur les écrans augmente aussi le stress, la pression
sanguine et le rythme cardiaque. Pour pallier ces effets nocifs, il suffirait de les éteindre une
heure avant d’aller se coucher, recommandent les médecins.
Serge Tisseron, psychiatre et chercheur, membre de l’Académie des technologies, explique qu’il
faut éviter de laisser un jeune enfant seul devant un écran.
Il a d’ailleurs élaboré le principe des 3-6-9-12 :
Avant 3 ans, jouons, parlons, arrêtons la télé
De 3 à 6 ans, limitons les écrans, partageons-les, parlons en famille
De 6 à 9 ans : créons avec les écrans, expliquons-lui Internet
De 9 à 12 ans : apprenons-lui à se protéger et à protéger ses échanges.
Les écrans sont positifs, dit-il, lorsqu’ils sont encadrés et accompagnés.
Pour un meilleur usage des écrans, il nous faut donc doser, arbitrer et accompagner nos enfants.
Nous savons que nos enfants nous imitent. Des études ont montré que lorsque les parents
utilisent leur smartphone, ils sont moins attentifs et moins réactifs aux sollicitations de leur(s)
enfant(s). Ce manque de communication peut entraîner une insécurité psychique, voire des
troubles de l’attachement nous dit S. Tisseron.
Néanmoins, ne culpabilisons pas, nous savons aujourd’hui qu’il y a une part de risque à utiliser
des écrans - petits et grands enfants compris - et chaque parent fait comme il peut.
Quelques conseils pour les parents
Comme le précise le Dr Bruno Rocher, psychiatre-addictologue au CHU de Nantes, le
smartphone occupe une place de plus en plus centrale dans nos vies d’autant plus qu’ il
regroupe un nombre de fonctionnalités nécessaires à la vie quotidienne (téléphoner, écouter de
la musique, travailler, faire des achats, se divertir, planifier...).
Il est conseillé de couper les (ou certaines) notifications car cela nous prend du temps.
Les études montrent une forme d’injonction à toujours répondre, à poster de la nouveauté sur
les réseaux sociaux. Le smartphone nous maîtrise et nous pouvons être confrontés à un manque.
Cuisiner avec les enfants renforce les liens familiaux, faire découvrir de nouvelles saveurs,
transmettre un savoir-faire. Mais aussi, faire du sport, jouer, peindre, faire de la pâte à sel, pâte
à modeler, bricoler, chanter, danser, s’identifier à des personnages et reproduire des scénettes
de vie, lire un livre, discuter, écouter de la musique, jardiner....et laisser les enfants s’ennuyer
(le cerveau rêve, crée et se développe pendant ces moments de non-sollicitation).
Elsa Quarante pour l'APEB
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